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Etre ou ne pas être...mère

8 Février 2018, 15:57pm

Publié par Six Sophie

     Des bouquins sur la grossesse il y en a de toutes les sortes, toutes les tailles, toutes les couleurs, toutes les approches : douces, sophrologiques, sportives, naturelles, pragmatiques. Mais aucun ouvrage, non aucun, ne nous apprend à être une mère.

Toutes te le diront : « Tu deviens mère, tu ne nées pas mère ! »

 

Et puis, il y a les blogs (oui comme celui-ci...ou presque) avec ou sans petits dessins humoristiques, comme pour mieux faire passer la pilule (celle que tu as arrêtée pour tomber enceinte).

A la pelle…des blogs, des forums, des pages Facebook, des groupes de discussions...pour t'aider à être LA bonne mère, LA parfaite ou au contraire te déculpabiliser de ne pas être...

 

Etre ou ne pas être de quoi en perdre son Shakespeare !

 

     Alors pourquoi écrire ? Un texte de plus, me direz-vous ! Je n'en sais rien, c'est comme le placenta : faut que ça sorte! Oui, même 6 mois après mon accouchement. Pourtant, j'en noircis des pages dans mon imaginaire nocturne d'insomniaque car quand Bébé Merveille dort Maman Lionne ne dort pas se demandant "Elle ne pleure pas là ? C’est bizarre, non ? Pourquoi elle ne pleure plus?" Voyez un peu le tableau... J’ai troqué mon sac à dos de vadrouilleuse pour deux belles valises format XXL.

 

     La maternité c'est le parcours de la combattante : faut être au top pour tout et tout le temps et surtout faut avoir un self-Control de dingue pour ne pas arracher les yeux à toutes les "Y'a qu'à - faut que"!!!

 

« Tu la couves trop, tu n'es pas une poule! »

«  Tu l'allaites encore? Mais tu n'es pas une vache! »

«  Tu peux la lâcher un peu, on dirait une lionne! »

 

Vous remarquez comme l’instinct animal ressort avec notre nouveau rôle de maman. Le rôle d'une vie mais sans César, Oscar ou Gloden Globe à la clef. Peux crever pour la reconnaissance de la société. Mais quand ta Merveille s’endort paisiblement contre ton sein ou t’envoie un sourire à peine réveiller c’est toi la Star, la Usain Bolt des mômans ! Tes médailles à toi sont peut-être en chocolat ou en collier en pâtes mais elles valent tout l’or du monde. Maman, c’est jouer tous les rôles de ta vie. Même si on veut garder une "autre vie" sur le côté, y'a un petit être de quelques kilos et centimètres qui pèse si lourd dans votre cœur et qui prend tant de place dans votre tête que même lorsque vous sortez pour la première fois en 3 mois pour une coupe rapide sans shampoing chez le coiffeur vous regardez 15 fois votre téléphone, vous ne parlez QUE de votre merveille et vous courez jusqu'à votre voiture pour la retrouver plus vite en maudissant ce putaindetrouduc de tracteur qui n'avance pas!!! « Mais roule ! J'ai mon bébé qui m'attend, j'ai mal aux seins, elle a faim, roule je te dis!!! ».

 

Etre ou ne pas être...mère

Evidemment, quand tu rentres, les joues rouges, les cheveux en pétard, Petite Merveille dort comme un loir, la bouche (que tu adores) en cœur...n'ayant même pas remarqué ton absence.

 

       Tout ça pour vous dire que devenir maman ça vous chamboule, ça retourne tout : le matelas, les coussins, les habitudes, les phases de sommeil, les repas pris n'importe quand, n'importe comment.

 

        Maman ça vous prend les tripes des contractions jusqu'à la fin de votre vie car effleurer la perspective qu'il pourrait arriver malheur à votre Petite Merveille vous plonge dans une noirceur où l'encre des ténèbres les plus profondes ressemblent à côté à l'aube d'un feu d'artifice.

Vous devenez une lionne aux instincts de protection exacerbés ! Vous voudriez trouver le vaccin contre les cancers, neutraliser la pollution atmosphérique pour offrir un air pur à ses petites narines, foutre tous les cons sous transfusion littéraire, effa-cho-cer les Marines, les Marions, remplacer le vert du fric par la valeur de la Terre, mettre aux chiottes les écrans lobotomisant.

 

La course du monde vous effraie d’autant plus. Vous vous cachez pour pleurer et évacuer ces nouvelles craintes qui grandissent en même temps que votre Merveille prend de l'autonomie !

Elle attrape son premier jouet quand tu éloignes les smartphones qui la déconnecteront bientôt.

Elle éclabousse les murs de son premier rire en un millier d'étincelles quand tu contrôles tes gros mots.

Elle mange sa première purée quand tu penses à agrandir le potager.

 

     Devenir maman c'est viscéral,

ça vous réveille en pleine nuit quand bizarrement aucun pleur ne vous a réveillée. Ça vous fait vous lever pour la énième fois quand plus aucune force ne devrait vous habiter. Ça vous fait tanguer les yeux quand ses cris déchirent l’halo de la lune.

 

     Vous avez accouché et comme un tatouage vous êtes marquée.

Votre ventre qui garde le rebondis d'une brioche que vous caressez avec nostalgie ou un soupçon d’amertume, les fesses zébrées, peut être, par les vergetures, les seins nourriciers, gratifiants mais si différents maintenant, les cheveux perdus par poignées quand par miracle vous arrivez à prendre une douche…Vous évitez les miroirs sauf pour vous voir avec votre Merveille dans les bras.

Aucune femme qui n'a donné la vie ne peut imaginer le chamboulement intérieur qu'une grossesse et un accouchement peuvent engendrer!

 

   Un beau et incroyable tsunami qui bouleverse votre monde! Votre épicentre devient immanquablement ce petit être que vous avez créé. Que vous le voulez ou non, sa force d'attraction est si puissante que vos pensées tourneront en orbite autour de cet astre lumineux. Toujours vous y reviendrez comme le centre de votre nouvel univers. Cordon invisible qui n'a pas été coupé à la naissance, vous êtes désormais liées à cette Merveille qui dépend tellement de vous.


     

Etre ou ne pas être...mère

Et vous voudriez contrôler chacune des heures de sa nouvelle et si fragile petite vie afin que tout se passe parfaitement, afin de lui éviter les pleurs, les douleurs d'une société malade. Je voudrais effacer les horreurs de la terre afin que jamais elle n’ait à brandir un "Je suis Charlie", que toujours mes « je t'aime » l'emporte sur les haines des extrêmes. Je voudrais être la plus forte des lionnes pour la défendre des idioties des cons. Que son papa dessine un monde de couleurs et de joie, que ma plume lui invente des histoires douces où les fins sont toujours belles, lui planter un verger pour qu'elle n'ait jamais faim et des fleurs à semer.

 

      Mais devenir mère c'est aussi apprendre à lâcher prise et comprendre que non on ne peut pas tout contrôler ! Alors je voudrais lui apprendre à maitriser les armes qui lui permettront d'avancer sans trop de chagrins, à éviter les pièges de la con-sommation, à contourner les envieux, à voir les « demain, il fera jour ».

 

Etre maman c'est peut-être ça : aimer si fort, aimer tellement, d’espérer toujours pouvoir ouvrir ses bras à sa Merveille, grands et larges comme la voile d'un bateau et l'emmener voguer sur des mers de paix, couvrir sa tête d'écume de baisers, accoster sur un havre de paix dans le  creux de mon cœur de jeune maman.

 

Je ne peux pas combattre le monde pour t'offrir un champ de fleurs mais toujours tu trouveras, dans le chaud de mes bras, une île où il fait toujours chaud mon amour.

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K
Et voilà, tu as encore réussi à me faire pleurer!..y avait longtemps.. le temps qu'il t'a fallu pour donner vie à cette merveilleuse Petite Merveille. Je confirme, elle est...je n'ai pas les mots. QUE DU BONHEUR!..surtout n'angoisse pas, tu es une Merveilleuse Petite Maman. Je vous aime, gros bisous à partager.
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K
Et voilà, tu as encore réussi à me faire pleurer! y avait longtemps..le temps qu'il t'a fallu pour donner vie à cette merveilleuse Petite Merveille. Je confirme, elle est...je n'ai pas les mots. QUE DU BONHEUR!... et surtout n'angoisse pas, tu es une Merveilleuse Petite Maman. Je vous aime, gros bisous à partager.
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K
Et voilà..tu as encore réussi à me tirer des larmes! Y avait longtemps..le temps qu'il t'a fallu pour donner vie à cette merveilleuse Petite Merveille... Oui, je confirme, elle est...je n'ai pas de mot. QUE DU BONHEUR ! Je vous aime, gros bisous.
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